La Grande Guerre à travers l'Art
Afin de mieux valoriser ses collections artistiques, l’Historial a installé de nouveaux mobiliers dédiés à la présentation d’oeuvres, sorties de nos réserves et illustrant la Grande Guerre à travers différentes thématiques.
Installés dans 3 différentes salles du musée, ces derniers invitent à la découverte de véritables trésors graphiques. Une manière commode de relire l’histoire en étant acteur de sa visite du musée ! Ainsi le visiteur, en ouvrant un à un les tiroirs de ces nouveaux meubles, pourra découvrir des oeuvres jusqu’alors en réserve et présentant des thèmes sous-exposés dans le musée.
S’intégrant pleinement à la muséographie de l’Historial, ces véritables cabinets de curiosités, de couleurs sobres, montrent à travers des thématiques illustrées la richesse et la variété des sujets et collections à découvrir dans les deux musées de l’Historial à Péronne et à Thiepval.
Les oeuvres exposées sont riches et diverses dans leurs esthétiques et leurs formes : toiles, dessins, estampes, sculptures, affiches, enrichissent la visite, avec de grands noms tel Otto Dix, et sa série Der Krieg (unique en France), incontournable dessinateur de scènes plus poignantes les unes que les autres. Il représente dans des styles variés mais toujours avec intensité, l’horreur, les ravages, les traumatismes de la guerre, la misère physique et morale, la souffrance, la blessure, la mort, la folie, la dévastation des paysages et des êtres…
Ses oeuvres dégagent une atmosphère terrible, pesante, sombre, incarnée mais aussi quasi-surréaliste. D’autres oeuvres méritent également que l’on s’y attarde, comme celles de Georges Tribout ou encore d’Alexandre Zinoview, peintre russe installé en France, au pinceau naïf et qui met en exergue les horreurs de la guerre par un trait paradoxalement doux, presque apaisant, ambiguïté subtile poussant l’observateur à une réflexion plus poussée sur la réalité d’un conflit.
Il n’y a rien à montrer, des hommes enterrés, plus de grandes charges héroïques, loin des représentations allégoriques des conflits précédents. Sans compter sur les difficultés du quotidien pour les artistes, dont les cahiers de papiers ne sont guère épais : comme leurs camarades de tranchées, les artistes combattants, vivent les horreurs du front, les affres de la météo, des conditions de vie terribles et trompent l’ennui en essayant de pratiquer leur art. Le manque de papier, la complexité à composer une oeuvre sur le front, les risques de pertes ou destruction, leur imposent l’envoi à l’arrière de leurs ébauches et croquis. C’est pourquoi de nombreuses créations seront finalement créées après le conflit. Témoignant avec recul de l’horreur des combats, de la vie et de la mort des soldats.
Dans un foisonnement de créativité, les thèmes et les styles se croisent. Loin de l’héroïsation, nombre d’artistes ont montré l’horreur de la guerre, ses destructions, ses bouleversements et ses traumatismes. Sous toutes les formes imaginables, même les plus modernes, les arts occupent une place centrale à l’Historial de la Grande Guerre. Et pour rendre le travail des auteurs encore plus vivant, la technologie et le numérique deviennent les outils d’une nouvelle compréhension des oeuvres, à l’instar du désormais célèbre visage inconnu ou du Mapping de certaines oeuvres. La fresque de Joe Sacco présentée au musée de Thiepval complète ces présentations artistiques avec une vision originale et contemporaine. Multiplier les approches pour mieux appréhender les oeuvres, comme un devoir de transmission de la mémoire des arts.