Entre propagande et poésie : une rencontre singulière avec l’ennemi
Julia Ribeiro SC Thomaz (Université Paris-Nanterre)
Lors de cette conférence, Julia Thomas Ribeiro expliquera le texte énigmatique inscrit sur cet étrange objet qu’est une simple porte peinte, bien visible dans la salle 1914-1916 du musée à Péronne.
You crie : Poor little Belgium!
Poor Ireland you don’t care.
Protecting culture God and law
You brought the niggers there.
I know you’re always hypocrites
Now hear, what I you tell:
Our Germany will go to head
But you oh, go to hell!!
With every good wish for a Happy Xmas
und bright New-Year at Metz-e.C.
Yoors truly German
Car certes, les rencontres avec l’ennemi pendant la Première Guerre mondiale ont donné lieu à bien des textes littéraires, qu’il s’agisse de J’ai tué de Blaise Cendrars ou du poème Strange Meeting de Wilfred Owen.
Mais la poétisation de la rencontre avec « l’Autre » va au-delà des textes « canoniques » produit par des écrivains professionnels.
En effet, la poésie était une pratique culturelle très répandue pendant la Première Guerre mondiale et ses fonctions allaient au-delà de la recherche d’une valeur littéraire. L’une de ses fonctions était la médiation des rencontres avec l’ennemi.
Dans cette conférence, Julia Ribeiro analysera donc un poème de 13 vers écrit en anglais par des soldats allemands sur une porte, et laissé sur le front pendant la retraite vers la ligne Hindenburg, en 1917.
Cette conférence se déroulera au coeur du musée devant la porte du buffet, exposée en salle 1914-1916.
Dimanche 16 juin, 15h00.
Salle 1914-1916, Historial, Péronne.
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.
Inscription conseillée à Caroline Fontaine : cir@historial.org ou 0681616197
Conférence organisée par le Centre International de Recherche de l’Historial.
Julia Ribeiro S C Thomaz est docteure en Littérature Française.
Sa thèse « Sous le feu. Fonctions et usages de la poésie de la Grande Guerre » a obtenu la Bourse Gerda Henkel de Centre international de Recherche de l’Historial de la Grande Guerre et le Prix d’études des mondes contemporains. Elle est co-fondatrice du réseau Une Plus Grand Guerre et membre du bureau de l’International Society for First World War Studies.